Mots-clés : Jean-Marc Ayrault, SEM, DSP, PPP, état féodal, Aéroport NotreDame des Landes et autres LGV, autoroutes, prisons, mort de la République, nouvelle noblesse, loi sur les conflits d'intérêt
Monsieur le Premier Ministre,
je vous considère comme un homme éminemment respectable.
Je peux même dire que j'ai voté pour votre patron en pensant à ce qui vous arriverait.
Hier soir, soir oh! combien faste, vous avez eu le triomphe modeste comme cela vous sied bien !
Mais vous nous en avez remis une petite couche de programme en vue du second tour ! Parfait ! C'est de bonne guerre !
N'auriez-vous pas été un peu imprudent en nous promettant la lutte contre les conflits d'intérêt ?
Vous savez que votre prédécesseur nous a joué une belle palinodie sur le sujet.
En vérifiant le mot dans mon Petit Robert, je lis comme exemple exemplaire : " les palinodies d'un homme politique ! "
Et comme citation, cette phrase de Marcel Proust :
" Leurs palinodies tiennent moins à un excès d'ambition qu'à un manque de mémoire ! " Comme il est drôle ce cher Marcel !
Vous souvient-il pourtant, que suite au scandale qu'a essayé de faire Martin Hirsch sur le sujet, une commission a siégé et a bellement débattu.
On peut dire que le fin mot qu'on peut prendre pour conclusion, fut dit par Monsieur Carcassone :
--Mais, ben! voyons! Y a des conflits d'intérêt partout !
Malgré tout, un texte de loi a été rédigé et quelque peu débattu !
Mais ce texte, si mes souvenirs sont bons, n'a même pas été présenté à la Chambre, ou a été vite écarté. Sur ordre de qui ?
Allez vous le ressortir ?
Il était surtout question de relations éventuelles d'élus avec des acteurs d' " entreprises publiques ", comme on dit maintenant. En pensant beaucoup plus aux députés qu'aux élus locaux.
Mais vous devriez finir par vous rendre compte, comme acteur bien placé, que les conflits d'intérêt sont maintenant organisés par le mélange, la confusion, le partenariat, la délégation du public et du privé:
SEM, DSP, PPP.
Comment vous êtes-vous aveuglé en soutenant mordicus un programme en PPP ? Incroyable escoquerie ordonnancée par Nicolas Sarkozy.
Qui n'a aucune justification rationnelle, ni économique, ni technique !
Alors qu'en prise d'intérêt,..............!
Dans tous les cas, y recourir ne doit être qu'exceptionnel !
Vous savez qu'au contraire Nicolas Sarkozy, d'illustre mémoire républicaine, a demandé à François Fillon d'en accélérer le recours, et qu'il vous reste sur les bras, au minisrère des finances même, une " mission de compétence nationale " pour faire le forcing pour y recourir, la MaPPP !
Faites le total des PPP en cours, en cours bien sûr, puisqu'il s'agit de contrat entre trente et cinquante ans .....
Devant l'ampleur des dégâts, le gouvernement précédent a ordonné que ces investissements ne soient plus clandestins, mais paraissent bien en investissement et non plus en faux frais ???
Combien Jacques Auxiette et vous-même alliez-vous déclarer pour vos collectivités respectives dans leur comptabilité pour l'aéroport NDDL ?
Par ces dispositifs, qui gangrènent nos grandes écoles et nos universités, les conflits d'intérêt sont mis en place, à la source !
Les grands partenaires se disent partenaires des chaires universiraires de PPP, pour former ensemble les futurs acteurs de PPP :
Les acteurs publics et les acteurs privés !
Ce seront désormais des cobisutés. Ils ne pourront rien se refuser.
Ceux qui refusent le bisutage sont ostracisés. C'est clair !
Les intransigeants, hors circuit !
Notre enseignement supérieur républicain vampirisé par le fric !
La noblesse du jour, comme celle du XVIIIème, se conforte avec voracité, contre l'enseignement de toute notre Histoire: Michel de L'Hospital et son Edit de Moulins, Le Bret, Bodin, Vauban et tant d'autres. Le décret du 4 août qui abolit la vénalité des charges publiques, tout simplement notre Constitution et notre Code du commerce !
Jean-Marc Sauvé dit des choses intéressantes là-dessus !
Cette nouvelle noblesse relève d'histoires à la Tacite, Suétone ou Juvénal. Zola fait bien pâle figure à côté des récits de nos journaux !
Ces histoires nous parlent toutes d'un temps où la République était bien morte !
Et nous en sommes là !
Vous qui voulez la Justice, Monsieur le Premier Ministre, je sais le travail qu'il vous reste à faire.
Je vous souhaite de tout coeur : Bon courage.
P.Héau
Comme ça, ils se connaîtront, ça facilitera les choses ! Ben! Voyons!
